Portrait 11 – Isabelle Pot

QUEL PARCOURS AVEZ-VOUS SUIVI POUR DEVENIR COACH ?

Ma première vie professionnelle était une vie en entreprise. J’ai travaillé dans la recherche et le développement pendant vingt ans en tant qu’ingénieur. Au fil des années, j’ai pris conscience que ce qui m’animait le plus dans mon métier, c’était la dimension humaine de la vie en entreprise. J’ai toujours été entourée de gens passionnés par leur travail, par leur métier et par la technique.

J’ai profité de changements dans mon entreprise dans les années 2000 pour réfléchir à une nouvelle orientation professionnelle. Après un bilan de compétences, je me suis dirigée vers les ressources humaines, mais en creusant, en rencontrant des gens, j’ai découvert le métier de coach ! J’ai préparé mon départ de l’entreprise et ma future formation en me faisant accompagner par une consultante, ce qui m’a permis de m’imprégner du métier que j’envisageais de faire. Grâce à cet accompagnement, j’ai aussi élaboré un projet de reconversion et j’ai décidé de me former chez International Mozaïk à Paris.

QUELLES SONT SELON VOUS LES CLÉS D’UN COACHING RÉUSSI ?

Les coachings que je réalise sont généralement axés sur des thématiques professionnelles. Je juge un coaching réussi quand avec la personne coachée nous avons su bien déterminer les objectifs dès le démarrage et que celle-ci a pu identifier les résultats concrets qu’elle attend du coaching. À la fin, quand nous reprenons ensemble les attentes du début, on voit si le
coaché a ouvert les yeux sur certaines problématiques. Il doit être capable à la fin d’un coaching de mettre des mots sur ce qu’il a pu changer, apprendre, sur les déclics et les prises de conscience qu’il a eu. Un
coaching réussi pour moi, c’est aussi que la personne coachée se sente
en autonomie pour continuer à avancer sur sa route
.

AVEZ-VOUS UNE SPÉCIFICITÉ EN TANT QUE COACH ?

Quand je regarde derrière moi, j’ai coaché beaucoup d’ingénieurs. Pour eux, j’étais « légitime » car ils pensaient que je comprendrais mieux leurs situations, leurs vécu et les enjeux de leurs postes.

Ce choix de coacher au début les membres d’entreprises s’est fait assez naturellement et n’a pas été forcément influencé par mon ancienne vie professionnelle. Mais je ne dirais pas que c’est une spécificité, j’accompagne beaucoup d’autres profils. J’ai rapidement ressenti le besoin d’élargir ma clientèle et de rencontrer d’autres secteurs (social, culture, associatif…). J’aime beaucoup avoir cette diversité dans les accompagnements même si je garde une part plus importante d’entreprises, car ce sont des lieux où la demande de coaching est forte. J’adore créer des ponts entre les différents univers et thématiques pour lesquels je suis amenée à exercer.

QUELLES SONT VOS ENVIES POUR LES ACCOMPAGNEMENTS À VENIR ?

Dans le contexte actuel que nous vivons, j’aimerais plutôt réaliser des accompagnements d’équipes ou d’entreprises qui ont envie de transformer leur manière de travailler : les accompagner dans leur désir d’être plus respectueux de l’environnement par exemple.

Je suis totalement en phase avec ce type de prise de conscience qui se produit cette année surtout. J’ai un souhait particulier aussi, c’est de démocratiser le coaching, le rendre accessible à tous. J’ai toujours eu depuis le début de mon activité des clients avec lesquels j’effectuais une forme de « coaching solidaire ». Avec un tarif particulier pour les personnes en difficulté. Je souhaite vraiment poursuivre cette démarche en continuant à travailler avec des associations. Je participe à ma façon à la démocratisation du coaching.

QUELLE ANECDOTE, FAIT SURPRENANT OU CLIN D’ŒIL AMUSANT AIMERIEZ-VOUS PARTAGER AVEC NOUS ?

J’ai un souvenir de coaching assez triste mais qui a marqué ma vie de coach. J’ai été amenée à coacher une équipe dont l’un des membres a eu un gros problème de santé sur son lieu de travail. Cela a beaucoup bouleversé les collègues. La directrice de la structure m’a demandé de les accompagner pour les aider à poser des mots sur ce qui s’était passé.

J’ai beaucoup réfléchi pour savoir si c’était à moi « coach » de remplir cette mission. Dans ce genre de situation, ce sont plutôt des psychologues qui sont amenés à intervenir. C’est l’équipe qui a préféré ce soit moi qui les accompagne, car ils me connaissaient et le lien était déjà bien établi entre nous. J’ai beaucoup préparé la séance en amont sûrement différemment par rapport à un coaching « classique ». Je n’ai pas été toute seule dans ma prise de décision pour accepter cette mission. J’ai échangé avec des pairs et j’en ai parlé aussi en supervision. J’avais du mal à déterminer seule si cette situation rentrait dans le cadre du coaching, en référer à d’autres m’a
permis de savoir si j’étais légitime de le faire. Je vois ce coaching comme un moment très fort dans mon parcours professionnel.